Qu’à cela ne tienne, nous décidons de faire appel au Mouvement des Chômeurs et Précaires en Lutte de Rennes. Lundi dernier, nous nous pointons donc à leur réunion hebdomadaire et dès le lendemain matin nous voilà de retour à l’agence Pôle Emploi Rennes Sud. Après avoir signalé notre présence et celle du MCPL à nos côtés, nous demandons gentiment à nous entretenir avec la directrice. Bizarrement, nous sommes reçu-e-s dans la minute...
Après une rapide explication de notre situation, la directrice nous certifie notre droit à l’ARE et nous promet de régler le problème dans l’heure. Nous la remercions, tout en lui faisant part de notre étonnement : en effet, la simple vue des documents justifiant de notre période de travail suffit à régler la situation, alors même que ces pièces leur avaient déjà été fournies quelques semaines auparavant, entraînant un refus.
La réponse à ce questionnement se trouverait-elle dans l’organisation collective et la solidarité entre précaires face à l’administration défaillante de Pôle Emploi ? Il semblerait que oui et que seule la lutte paie pour faire valoir ses droits et en arracher de nouveaux...
Depuis ce jour, nous ne pouvons nous empêcher de penser à toutes ces personnes qui sont restées dans la file d’attente pendant que nous étions reçu-e-s en catimini dans le bureau de la directrice.
La complexité des démarches administratives pour accéder aux prestations sociales, doublée de la stigmatisation des « bénéficiaires-assistés », conduit de nombreuses personnes à ne pas avoir recours aux prestations auxquelles elles ont droit. Ce constat de non-recours est très grave dans la mesure où cette pratique représente une non-dépense pour l’État dont le montant est bien supérieur à celui de la fraude sociale, si décriée ces derniers temps.
Si nous replaçons tout ça dans un contexte d’austérité menaçante et de réduction des dépenses publiques, les trois millions de chômeurs inscrits ne risquent pas de sortir la tête de l’eau sans lutter.
N’hésitez pas à rejoindre le MCPL pour affirmer vos droits et mettre en pratique la solidarité entre chômeurs-euses et travailleurs-euses précaires.
Deux chômeuses en colère !