• Les grèves de l’automne 2010. Réérmergence et perspectives de recomposition d’un antagonisme de classe

    Il y a un an, le gouvernement Sarkozy annonçait sa volonté de « réformer » (pour le « sauver ») le système de retraites par répartition. Il s’agissait notamment de reculer l’âge légal de départ à la retraite et d’augmenter la durée requise de cotisation pour pouvoir partir sans pénalités. L’opposition à ce projet de la très grande majorité des français, suivie d’un mouvement social et politique d’une ampleur comparable à celle des grèves de 1995 et du mouvement « anti-CPE » de 2006 n’ont pas suffi à faire reculer le gouvernement, mais l’ont durablement discrédité, désactivant, au moins momentanément, la puissance de clivage des motifs de l’insécurité et de la valeur-travail. Reste, pour ceux qui ont participé activement à ce mouvement, un sentiment mélangé. D’un côté, l’ouverture de nouveaux possibles, du fait des rencontres multiples, transcatégorielles, entre des mondes censés ne pas se fréquenter, du fait aussi du recours plus partagé à l’arme du blocage de l’économie, jusque là demeurée essentiellement l’apanage des mouvements étudiants. De l’autre, ce qu’il faut bien admettre comme un échec, l’incapacité d’accomplir, par-delà le prévisible travail de sape des directions syndicales, ce qui était sans cesse invoqué : la grève générale reconductible, la paralysie du pays.

    Participants occasionnels ou plus réguliers au Mouvement des Chômeurs et Précaires en Lutte de Rennes, nous avons cherché à prendre part à cette lutte, notamment pour y porter un point de vue dissonant avec ce qui était censé faire consensus en son sein : s’en tenir à la défense du système actuel de retraite, faire fond sur la nostalgie de l’âge d’or du plein emploi. Il s’agissait pour nous de mettre au contraire l’accent sur l’auto-organisation des chômeurs, précaires, salariés pour étendre, dans une perspective égalitaire, la sphère des revenus socialisés et attaquer la logique du management capitaliste dans les entreprises et la société.

    Ce texte cherche à avancer des éléments d’analyse, nécessairement partiale, de ces événements, en même temps qu’à proposer des perspectives de construction politique à la fois plus quotidienne et potentiellement opérationnelle en cas de reprise d’un mouvement général.

     

     

     

    « Combien de chômeurs radiés pour financer la supercherie du job dating de St-Malo ?Occupons Pôle Emploi : Communiqué de la journée du 17/01/12 – Rennes »

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