• Bottons le train de l'industrie et de l'innovation !

    Ce mardi 9 avril était un jour de mobilisation contre l'accord national
    interprofessionnel à l'appel des syndicats CGT, FO, SOLIDAIRES, FSU.

     Bottons le train de l'industrie et de l'innovation !

    A Rennes, le CLAR proposait une actioncontre le patronat à l'issue de la    manifestation. Ce jour-là se déroulait l’événement « Train Industrie et Innovation » sur l'un des quais de la gare. Une aubaine pour prolonger la manifestation  et perturber l'opération Job dating où Pôle emploi et des entreprises comme Areva, Total, Toyota, La Poste étaient réunis dans un TGV arrêté. Une quarantaine de personnes armées de sifflets, mégaphone, tract, casseroles ont rapidement mis un terme à cette provocation marketing où un échantillon des pollueurs et exploiteurs de notre époque étaient réunis.

    Bottons le train de l'industrie et de l'innovation !

    De grands groupes industriels français sont aujourd'hui conviés à bord du train « Industrie et Innovation » pour une opération de communication en partenariat avec Pôle emploi. Dans un contexte de crise économique où l'austérité sévit partout en Europe, où le chômage atteint des niveaux historiques, les précaires sont invité-e-s à se vendre à des employeurs-ses lors de cette véritable foire aux chômeurs-euses appelée Job dating. Quelques minutes pour séduire un(e) patron-ne au sein d'entreprises où les conditions de vie sont de plus en plus dégradées par le management qui y règne et les pollutions et maladies professionnelles que la plupart de ces activités entraînent.

    Pôle emploi ne lésine par sur les moyens pour redorer son blason afin de mieux masquer  la réalité quotidienne qu'elle impose des deux côtés du guichet. Les conseillers-ères à l'emploi plient sous le nombre de
    dossiers à traiter et beaucoup d'entre eux/elles ne se reconnaissent plus dans la visée de l'institution. En effet, le contrôle et les sanctions se
    sont renforcés au détriment des missions de conseil et d'orientation. En
    résulte une détresse accrue des chômeurs-euses radié-es, en fin de droit ou sommé-e-s de rembourser des indus. L'immolation par le feu de Djamal Chaab devant une agence Pôle emploi à Nantes en est une sinistre illustration. Les raisons de tels gestes et de tant d'autres souffrances à encaisser sont à chercher du côté des discours et dispositifs visant à faire du précaire la figure du fraudeur/profiteur, du salarié un chanceux grassement entretenu, du retraité un poids pour les finances publiques, du malade une charge pour la société et de l'employeur-euse la victime du travail trop cher.

    L'affaire Cahuzac n'est que la partie émergée de l'arrogance, du mensonge et du vol de la classe bourgeoise (actionnaires, hauts fonctionnaires, magnats de la finance, des médias, politiciens à vie, rentiers...). Au delà de ce séisme politique dont les remous sont imprévisibles, nous assistons bien à une fuite en avant de la classe capitaliste, confrontée à la crise de son système, depuis l'éclatement de la bulle financière en 2008. Et c'est cette fragilisation de ses profits qui justifie pour elle la nécessité de multiplier les attaques à l'encontre des salarié-e-s et des sans emploi, pour continuer à assurer l'enrichissement de quelques uns grâce au travail des autres.

    L'accord national interprofessionel (ANI) signé entre le MERDE-F et les syndicats minoritaires (CFDT, CGC-CFE, CFTC) est en train de réduire toutes les protections légales liées au code du travail, aux conventions collectives, aux conseils des prud'hommes, qui limitent les pleins pouvoirs des patron-nes. Désormais, un accord d'entreprise permettra aux employeurs-euses de baisser les salaires, d'augmenter ou de réduire le temps de travail en cas de « difficultés passagères ». Si le-a salarié-e refuse ce chantage à l'emploi, il sera licencié sans indemnité ni
    reclassement. Ce texte facilitera les licenciements collectifs, permettra l'expérimentation, avant généralisation, d'un CDI intermittent (horaires de travail au bon vouloir du patron, sans prime de précarité ni allocation chômage), et permettra aux employeurs-euses de soumettre leurs salarié-es à la mobilité forcée, sans limite géographique (avec licenciement pour faute en cas de refus).

    A l'insoutenabilité du capitalisme à bout de souffle fait face un regain de la combativité ouvrière comme à PSA Aulnay ou chez les Goodyear où les licenciements prévus par les directions rencontrent des résistances. Une pensée en montant à bord du train aux salarié-es de PSA en passant par le wagon de l'UIMM dont les luxueux locaux furent occupés par les grévistes début mars.
    Une pensée aussi pour les associations de chômeurs-euses et syndicats qui occupèrent un Pôle emploi parisien jeudi dernier. Ils demandaient à être reçu par le Sapin ministre du Travail et exigeaient la mise en place d'un fond social d'urgence pour les chômeurs-euses. L'arrivée des CRS laisse entendre que la priorité du gouvernement ne semble pas être du côté du social.
    Chaque annonce va ainsi dans le sens d'un grand bond en arrière où retraite, salaires et conditions de travail, droits au chômage sont attaqués aux profits des AREVA et consorts qui viennent aujourd'hui parader à bord de ce train. Continuer à accorder les pleins pouvoirs aux tenants de l'économie capitaliste représente un réel danger non  seulement social mais aussi écologique comme l'enseignent à tout-e-s, sauf aux responsables, les catastrophes nucléaires.

    L'austérité ne sera pas notre train-train quotidien !
    C.L.A.R (Comité de Liaison et d'Action Rennais)
    clar@riseup.net
    clar35.overblog.com

     

    « CAFé des Précaires SolidairesL’humanité qui convient »

  • Commentaires

    1
    colporteur
    Mercredi 17 Avril 2013 à 12:44

    Quant il ne s’agit plus de politique contre économie, le capitalisme est toujours vainqueur, avec tous et sur tous. 

    Vous êtes invités à entrer en contact avec les collectifs cités ci dessus, pour trouver appui, gamberger, se défendre, agir, et aussi en vue d'obtenir des coordonnées d'autres collectifs plus près de chez vous, car il en existe, même si il n'y en a pas assez, ou pour envisager d'en créer de nouveaux, car c'est nécessaire. 

    • CAFCA https://cafca09.noblogs.org] Ariège
    • CCPL http://ccpl59.over-blog.com, Lille• 
    • Exploités-Énervés, http://exploitesenerves.noblogs.org Cévennes
    • CAFards de Montreuil https://cafard93.wordpress.com/
    • La C.R.I.S.E à Nancy, 69 rue de Mon Désert, Tel : 06 59 82 73 67.Permanences : tous les jeudis après-midi de 15h à 19h. A.G./réunions/auto formations : le mardi à 20h
    • Permanence Précarité CIP-IDF http://www.cip-idf.org/rubrique.php3?id_rubrique=357, Paris
    • CNT-UL Chelles & Marne-la-vallée, Permanence syndicale tous les mercredis de 18h à 20h, au 1 bis impasse Emilie, 77500 Chelles. Contact : ul.chelles.mlv [@]cnt-f.org. Tel : 06 5936 4102
    • Réseau Stop Précarité->http://www.stop-precarite.fr
    • Recours-radiations http://www.recours-radiation.fr

    Une série de compléments éventuels au texte qui précède :

    • Une émission de radio sur France Culture, Les pieds sur terre, consacrée à Djamal Chaar
    http://www.franceculture.fr/emission-les-pieds-sur-terr...03-25

    • La gauche caviardeuse HEC CAC 40 nous crache à la gueule en réalisant l’austérité: voir par exemple, RSA, fausse hausse, vraies coupures
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=6461

    • On sait pourtant que c’est au quotidien, en raison du management et des objectifs et des modalités de ce travail, que la situation subie au quotidien par les agents Pôle est intenable, voir une analyse rédigée par une syndicaliste de SUD emploi : Pôle emploi, la violence et l’ennui
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5981

    • Pour faire face, ces quelques recettes à compléter et renouveler
    Pôle emploi : déjouer les convocs pour « entretien téléphonique », les radiations, le suivihttp://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5630

    • La politique commence lorsque le partage du sensible est mis en question
    Fabrique du sensible http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=84

    • Pôle emploi avait donc décidé de sanctionner Djamal, le renvoyant à l’allocation minimum, des ressources réduites à presque rien. Sa « faute », pour l’administration, c’est de ne pas avoir déclaré une mission d’intérim en août, alors qu’il a déclaré toutes les autres. Il avait travaillé tout le mois de décembre. Manutention de nuit dans une boîte de transports. Son erreur lui vaut la double peine, on ne peut plus normal pour la machine Pôle emploi. Malgré sa période travaillée, aucun droit à indemnisation. Deuxième sanction : il doit rembourser ce qui est considéré comme un « trop perçu ». Soit 600 malheureux euros. Pourtant comme tout salarié du privé, il a cotisé pour cela, extrait de "Djamal Chaab, une mort exemplaire"
    http://www.cqfd-journal.org/Djamal-Chaab-une-mort-exemp...laire


    De fait, les dits "chômeurs en activité à temps réduit", ceux qui ont travaillé moins ou plus que 78h par mois sont environ 1 500 000 (voir Les chiffres du chômage : mode d’emploihttp://emploi.blog.lemonde.fr/2013/02/26/les-chiffres-d...ploi/). L’idée du chômeur "complet" ou du salarié "classique" fausse toute analyse concrète de la réalité de l’emploi. Le chômage n’est pas l’envers du travail mais l’un de ses moments.

    • Comme dans le cas de Djamal, chômeur en activité à temps réduit non indemnisé et à qui Pôle emploi réclamait un « indû », pour eux notre revenu est un indu, ils cherchent à disposer à la fois du présent de chacun et de son avenir ; sur le revenu comme dette,voir Dette objective et dette subjective, des droits sociaux à la dette
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5782
    et sur les indus, vous pourrez constater que Pôle ne se sent pas tenu par les règles et les lois qui sont supposées régir son fonctionnement : « Répétition de l’indû », Unedic zone de non-droit
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=4893
    qu’il y a là matière à opposition, y compris sur le plan juridique, voir cet exemple de condamnation de Pôle emploi Jurisprudence : Pôle Emploi enfin condamné pour insuffisance d’information
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=6073
    La mort de Djamal a contraint Pôle a rendre public des infos sur les « indus ». Ces massificateurs disent que c’est 300 millions d’euros par an, mais ils se gardent bien d’être plus concrets c’est-à dire de révéler combien de dizaines (centaines ?) de milliers de chômeurs sont touchés par de tels « drames personnels ».

    • Déjà sous le PS, durant les années 80 des mouvements de chômeurs analysaient les fausses évidences de la politique du capital : L’idéologie est la première arme des exploiteurs
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=6132

    • La téléréalité fait désormais office de modèle social, il s’agit que le meilleur gagne, it’s more fun to compete, ainsi Pôle emploi ne dit plus chômeurs, usagers ou clients mais « candidats », voir Outragé, Pôle emploi mord la poussière
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5925

    • Si il est question de refuser de se faire capital humain, autant le faire en connaissance de cause, voir l’article désormais classique, La personne devient une entreprise, note sur le travail de production de soi,http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=4199, d'André Gorz.
    Et pour préciser ce qu’il en est en tant que chômeur/précaire, voir l’un des texte de la grève des chômeurs, Ni emploi forcé, ni culpabilisation, ni management, grève des chômeurs ! 
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5009

    • Sur et contre le travaillisme et le misérabilisme de la gauche : 
    À gauche poubelle, précaires rebelles
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5374

    Comme le rappelle cette action du CLAR, l’action collective est non seulement nécessaire mais possible, c’est dans le conflit que nous ferons quelque chose de notre hétérogéneité, plutôt que de la voir jouée contre nous : un exemple partiel mais éclairant : Montreuil : à Pôle Emploi comme ailleurs, ne pas se laisser faire
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=4618

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